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Le Renard roux . Photos Marc TROUBAT
Ci-contre, Renardeau - vers la "motte de beurre" - sous les remparts de Flavigny - 25 avril et 1er mai 2003.
renardeau
Le renard roux est l'un des mammifères les plus répandus. On le trouve à peu près partout. Ce petit mammifère appartient à la famille des Canidés, comme le chien domestique, le coyote et le loup. Il fut un temps où les taxinomistes pensaient que le renard roux d'Amérique du Nord et celui d'Europe, plus petit, étaient deux espèces différentes. On sait aujourd'hui qu'il s'agit de la même espèce : Vulpes vulpes*. Son aire de répartition couvre de façon continue l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord et prend de l'expansion en Afrique du Nord et en Australie, où l'espèce a été introduite il y a un siècle par des chasseurs britanniques.

* Vulpes vulpes : Tête+corps : 700-800 mm,
queue : 350-400 mm ; poids : 6-10 kg

Morvan : le r'nerd, le r'nard, l'renaird, l'ernaird.
Anglais : fox.
Allemand : Fuchs.
Hollandais : vos.
Italien : volpe.

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dmj:030509
Après la disparition du loup à la fin du 19ème siècle, le renard est l'unique représentant de la famille des canidés vivant à l'état sauvage en Auxois-Morvan.

Le renard roux est un mammifère qui ressemble à un petit chien agile et de charpente délicate; son museau et ses oreilles sont pointus, son pelage long et lustré et sa queue, grande et touffue. Le mâle est un peu plus gros que la femelle. La taille varie quelque peu d'un individu à l'autre et selon les régions. D'un poids moyen de 6 à 7 kg, d'une longueur totale de 1,20 m, dont 0,40 de queue, et d'une hauteur au garrot de 40 cm, le renard a en fait l'allure modeste.

Bien qu'on l'appelle renard roux, son pelage subit des variations individuelles et l'on peut rencontrer des renards roux à quasiment « noir ». En effet, il pourrait exister des individus mélaniques appelés « charbonniers ». à Manlay, village côte-d'orien en périphérie du Morvan, un individu mélanique a été observé il y a une dizaine d'années. En effet, diverses autres colorations sont souvent rencontrées; on peut en compter deux ou plus chez les renardeaux d'une même portée. La couleur de base, et la plus répandue, est le roux, qui se présente sous diverses teintes, avec une ligne discrète, plus foncée sur le dos et un croisillon de même couleur entre les épaules. On trouve souvent les caractéristiques suivantes, ou du moins certaines d'entre elles : extrémités des pattes noires, présence de noir sur l'arrière des oreilles, museau légèrement noir, surface ventrale et gorge blanches ou de couleur plus claire, extrémité de la queue blanche et pattes gainées de blanc. Par ailleurs, il n'est pas rare de trouver des renards bruns ou noirs. Les renards plus bruns et plus foncés que la plupart des autres et qui ont un croisillon foncé bien marqué entre les épaules sont parfois appelés «renards croisés». On appelle communément « renards argentés » les renards roux dont la couleur de base est le noir et dont les jarres, plus ou moins abondants, ont des pointes blanches. Cette variété est particulièrement recherchée par les marchands de fourrures et a déjà fait l'objet d'un élevage sélectif intensif à l'époque où la fourrure de renard connaissait une vogue extraordinaire.

Dans les histoires, contes et légendes, on a fait du renard roux un animal téméraire, rusé et fourbe alors qu'il est timide, discret et de tempérament nerveux; en outre, il se montre très intelligent. En cas de danger ou pour prévenir ses congénères, il fait entendre un glapissement aigu.
Renard dans une grange de Flavigny sous les tuiles regardant de jeunes chouettes effraies
renardeau sur le chemin du Pont Laizan
Reproduction
Les mâles et les femelles sont monogames. Mais quelques fois la même femelle sera courtisée par deux mâles ou plus. On a déjà relevé une tanière où trois adultes s'occupaient d'une même portée de renardeaux. Le domaine du renard et de sa famille s'étend sur 3,5 à 8 km2. La saison des amours s'échelonne de fin décembre à la mi-mars. Après l'accouplement, les renards cherchent une tanière convenable ; il s'agit souvent d'un terrier de marmotte abandonné, mais ils peuvent tout aussi bien s'installer dans le gîte d'un autre mammifère, une caverne, un arbre creux, un fourré dense ou un abri qu'ils creusent eux-mêmes sous les granges ou d'autres constructions. Les petites buttes dans les champs, les berges des cours d'eau, les haies et les bordures des clôtures ainsi que les lisières de forêts sont leurs lieux de prédilection.

Le renard roux tapisse les tanières creusées dans la terre avec des matières sèches, comme de l'herbe et des feuilles, pour protéger les nouveau-nés de l'humidité et du froid. Les tanières ont parfois plusieurs issues pour faciliter la fuite en cas de danger. Souvent orientées face au sud et offrant une bonne visibilité à partir de l'entrée principale, elles sont généralement aménagées dans un sol sec et sablonneux. Dans la mesure où elles restent en bon état, les renards peuvent les utiliser de nombreuses années. Un même couple peut disposer d'autres tanières dans le voisinage. Il arrive parfois que les renards transportent leur portée dans une autre tanière pour fuir un danger ou sans raison apparente.

ci-après renardeaux jouant

renardeaux renardeau roux
renardeaux :
jeux
La mise bas a lieu de mars à mai. La portée compte de un à dix renardeaux, la moyenne étant de cinq. Les petits sont aveugles à la naissance et n'ouvrent les yeux que dans leur deuxième semaine. Les parents sont patients et pleins de sollicitude envers leurs petits et jouent avec eux de temps en temps. La mère en prend le plus grand soin jusqu'à ce que leurs yeux soient ouverts, période durant laquelle elle empêche habituellement le père d'entrer dans la tanière, bien qu'il chasse pour la famille. Une fois que les renardeaux ont les yeux ouverts et commencent à faire leurs premiers pas, le père garde les petits quand la mère part chasser. À l'âge d'un mois, les renardeaux sont sevrés et commencent à jouer aux alentours de l'entrée de la tanière. À cette époque, les deux parents recommencent à chasser pour eux-mêmes et rapportent du petit gibier avec lequel les renardeaux s'amusent. Par le jeu, les petits se familiarisent avec l'odeur du gibier et apprennent comment le manger. Durant deux bons mois, les adultes les nourrissent à la tanière et leur montrent à chasser en traquant des souris ou des mulots dans les hautes herbes. Les petits s'exercent sous la surveillance des parents. Vers l'âge de trois mois, ils sont habituellement capables de se nourrir seuls et quittent la tanière chacun de leur côté.

Les jeunes renards parcourent de grandes distances au cours de l'automne, à la recherche d'un nouveau territoire. On a déjà repéré des jeunes mâles à 250 km de leur tanière natale. De l'automne jusqu'en mars, les renards se terrent dans des fourrés et des broussailles denses, même pendant les jours les plus rigoureux de l'hiver. Les jeunes renards qui survivent à leur premier hiver et qui se sont trouvés un territoire peuvent s'accoupler au printemps. Les couples peuvent se séparer durant l'hiver, particulièrement quand le gibier se fait rare, mais ils se retrouvent pour s'accoupler et élever leurs petits.
renard adolescent
renard roux au repos
renard roux au repos
renard adolescent
Régime alimentaire
Le renard roux consomme surtout des petits mammifères, comme des campagnols, des souris ou des mulots, des écureuils, des lièvres et des lapins, mais il se nourrit aussi d'autres aliments très divers, dont certains végétaux. Son régime varie d'une saison à l'autre : il peut se nourrir principalement de petits mammifères durant l'automne et l'hiver et compléter son alimentation, au printemps, avec des oiseaux aquatiques nicheurs, particulièrement dans les prairies, au printemps, et des insectes et des baies en été. Il peut faire des ravages considérables dans les colonies d'oiseaux marins où il se régale d'oeufs et d'oisillons. Cet animal se nourrit d'une foule d'autres aliments : reptiles, fruits de toutes sortes et ordures ménagères. Il enterre ou cache souvent des réserves de nourriture qu'il se les fait fréquemment voler. Le renard roux est un prédateur généraliste qui compose son régime alimentaire en fonction des proies disponibles. C'est un véritable chasseur - cueilleur. Son régime alimentaire intègre donc des ressources très variées qui démontrent le caractère opportuniste de l'espèce. Le lapin de garenne, proie potentielle du renard, a des populations faibles depuis la myxomatose. Proies de remplacement à l'origine, les mulots, et surtout les campagnols, sont devenus proies principales. Certains aliments ont un rôle saisonnier important dans le bol alimentaire du renard. En été et à l'automne, les fruits abondants et riches en sucre lui permettent d'accumuler des réserves pour l'hiver (pomme, cerise, framboise, mûre) et l'abdomen des insectes, riche en protéines, est un apport en calories important. Ce sont principalement des sauterelles et des coléoptères. à la fin de l'hiver et au printemps, les vers de terre peuvent apporter un bon complément à son régime.

Le renard a la triste réputation d'être un voleur de poules. C'est à l'époque des jeunes que ses visites dans les cours de ferme et les poulaillers sont les plus assidues. La renarde cherche à alimenter sa portée de 3 à 4 renardeaux peut être aperçue en pleine journée. Dans les hameaux, l'élevage des poules, canards, oies se fait en pleine liberté autour des habitations et, sans les « précautions d'usage », la renarde peut revenir plusieurs fois à ce « libre service ». Cependant, il compense largement ces larcins en détruisant une multitude de petits mammifères et insectes ravageurs des récoltes, de sorte qu'ils sont aujourd'hui habituellement appréciés des agriculteurs.

Le renard roux utilise son odorat, comme la plupart des chiens, sa vue et son ouïe pour chasser. Son acuité visuelle est excellente, et il lui suffit de bouger légèrement une oreille pour localiser, grâce à sa très fine ouïe, un lapin tapi dans sa cachette. Son odorat est également très développé: il peut sentir les terriers abritant des jeunes lapins de même que les oeufs dissimulés dans les grandes herbes. Une de ses techniques de chasse est le mulotage : attentif au moindre bruit, il attend patiemment le passage d'un petit mammifère dans les herbes ou la neige puis, quand il sent que la proie est proche, il bondit sur elle. Il lui arrive aussi de creuser pour attraper une proie qu'il a localisée à l'odeur après l'avoir entendue bouger sous terre. Il chasse surtout au couchant, la nuit et au petit matin.

Le renard est également charognard. Il ne dédaigne pas les animaux morts. Au mois de janvier (fin de la période de chasse), on retrouve quelques fois dans des fèces, des poils de sanglier et de blaireau qui ont sans nul doute été consommés à l'état de cadavre. Pour faciliter son transit intestinal et éliminer les parasites intestinaux, le renard avale des herbes comme la canche flexueuse, la canche sespiteuse, des fétuques et des carex.
Sociabilité et Comportement
Animal plutôt crépusculaire et nocturne, on peut l'observer en chasse de jour surtout à l'époque des jeunes. Le rut se déroule en plein hiver, janvier-février, et de petits glapissements sont émis à cette période. Les naissances ont lieu au mois de mars et les premières sorties des renardeaux en gueule de terrier à la fin du mois suivant. L'été est l'étape critique de l'émancipation des jeunes. On assiste à une forte mortalité due à la nécessité d'acquérir un territoire et à l'errance sur les chemins. C'est à cette période que l'on observe sur les routes de jeunes renards écrasés.

Indices de présences
Animal ubiquiste, on le rencontre partout, en forêt, dans les prairies, dans les abords immédiats des villages et même, quelquefois au cœur du village.
http://www.patrimoinedumorvan.org/mamma/Vulpes%20vulpes.html
http://roc.asso.fr/actions/renard.html
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